Témoignage : Comment la Manufacture Française du Cycle a-t-elle réussi sa montée en gamme ?
Premier fabricant de cycles français, N°1 du vélo électrique, MFC : la Manufacture Française du Cycle cumule plus de 90 ans d’expertise. En novembre 2020, l’entreprise apprend qu’elle fait partie des 25 premiers lauréats en Pays de la Loire du plan de relance du “Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires”.
Ces entreprises bénéficieront d’un soutien du gouvernement d’un montant global de 19 millions d’euros.
La raison d’être de la Manufacture Française du Cycle est de concevoir, produire et vendre des cycles de qualité française, pour fournir à ses clients des produits et des services compétitifs pour leur univers vélo et de défendre l’image du Made in France. Implantée à Machecoul (44270), MFC a déposé un projet de modernisation de la production de cycles et s’est faite accompagnée par le Pôle EMC2 dans le dépôt de son dossier.
L’objectif du projet de MFC est de contribuer à développer sur le territoire la production de cycles Made in France en :
- continuant de relocaliser sa peinture et en investissant dans une 2ème ligne de peinture poudre recyclée, technologie respectueuse de l’environnement ;
- sécurisant sa création de 150 emplois et ainsi augmenter sa capacité de production de roues ;
- montant en gamme avec la création d’un atelier de peinture liquide haut de gamme.
A travers MFC, c’est le territoire et la filière industrielle française du cycle qui s’en trouvent renforcés.
David Jamin, son Directeur général, témoigne et détaille les axes de ce projet et de l’accompagnement dont ils ont bénéficié.
“Intersport a saisi l’opportunité de miser sur le savoir-faire français”
“Intersport a saisi l’opportunité de miser sur le savoir-faire français. Finalement ce fut un très gros succès. En 2013, l’entreprise avait repris 170 personnes à la barre du tribunal. En 2019, nous avons employé un peu plus de 500 personnes. Le bilan est extrêmement positif. En 2013, l’entreprise assemblait 130 000 vélos, et nous avons assemblé 450 000 vélos en 2019. Nous avons relocalisé des activités comme la peinture dès 2015, nous avons eu la chance d’avoir le boom du vélo électrique sur lequel nous n’étions pas positionné en 2013-2014. Et aujourd’hui, nous sommes numéro un en France en volume de parts de marché. Donc c’est un très beau succès !”
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“Se donner la chance de développer notre plan en croissance et en montée en gamme”
“Le projet a deux axes principaux : une augmentation capacitaire et une montée en gamme avec l’opportunité de fabriquer des produits plus haut-de-gamme, notamment des roues plus en phase avec des exigences techniques plus fortes. Cela inclut l’investissement dans une ligne de peinture capacitaire d’une technologie verte sur la poudre, l’investissement dans un atelier haut de gamme en peinture liquide et puis, sur les roues, l’augmentation capacitaire mais avec des moyens qui sont plus adaptés au haut de gamme que les moyens traditionnels que nous avions. »
« Le contexte Covid en septembre 2020 impliquait une forte incertitude tant sur la demande que sur notre capacité à livrer ce qu’on aimerait pouvoir vendre, puisqu’aujourd’hui nous avons une tension très forte sur l’approvisionnement de composants et cela nous pose une vraie limite. Et clairement, le fait d’être financé en partie par la BPI et la région nous permet de penser : « OK, on prend le risque, on y va et on se donne les chances de développer notre plan en croissance et de montée en gamme ». »
L’accompagnement EMC2 : “de la pertinence dans la relecture et dans la réactivité”
« J’ai adhéré au Pôle EMC2 dans le cadre d’un projet collaboratif il y a moins d’un an. On a commencé à monter un projet avec des entreprises de la région et la société avec qui je travaillais était adhérente également à EMC2. Le contact s’est rapidement établi et la première chose dont je me suis aperçu c’est qu’elle était très à notre écoute. »
« Sur cet appel à projets, il fallait être présent au bon moment puisque c’était de l’attribution de subventions au fil de l’eau avec un appel ouvert le 4 septembre 2020 pour se clôturer un mois plus tard, en octobre 2020 à la suite de l’épuisement des fonds. Donc il y a une notion de timing forte et l’enjeu de choisir la bonne fenêtre. C’est EMC2 qui nous a incités à y aller en nous disant : « Vous avez une opportunité maintenant, il faut s’en saisir de telle manière et à telle vitesse ». Sans le Pôle EMC2, je n’aurais jamais pensé répondre à cet appel à projets, ou pas de la bonne manière. »
« Le Pôle de compétitivité nous a accompagnés dans la méthode de construction du dossier. Il y a eu la première étape de pré-contact avec le bon interlocuteur à la Direccte, ensuite il y a eu la seconde étape, une phase très importante, c’était la relecture du dossier pour affiner, pour être plus pertinent, pour être plus précis et avoir une chance de l’emporter et le tout, dans un délai extrêmement court. Concrètement, début septembre, j’ai rencontré Aude-Ysoline Errien, responsable de l’Expertise au Pôle EMC2, pour échanger sur notre projet ; la semaine suivante elle me présentait l’appel à projets ; et le 22 septembre le projet était déposé, donc ça a été très vite. L’équipe a été pertinente dans la relecture et dans la réactivité.”
“Nous avions besoin d’augmenter notre capacité de production”
“Nous avons la chance d’être sur un secteur qui est porteur. Même si c’est compliqué car la majorité de nos concurrents ne sont pas français, en tout cas sur le milieu de gamme. Cependant, nous avons aussi la chance d’avoir une croissance devant nous, annoncée, projetée, ciblée et visée, en grande partie grâce à Intersport, actionnaire et premier client MFC. Dans ce contexte, nous avions besoin d’augmenter notre capacité de production sur deux secteurs clés qui nécessitent un investissement en outils de production : la peinture et les roues. »
« Nous avons également un positionnement stratégique qui se fait de la façon suivante. Aujourd’hui nous produisons toute la gamme Nakamura, la marque Intersport représentant une partie très importante, voire majoritaire, de nos volumes. A côté, nous continuons de développer nos affaires sur deux autres segments. Le premier est le segment haut-de-gamme avec le rachat d’une marque : Sunn, marque française qui était en sommeil et que nous avons reprise en 2014. Nous la développons avec l’ambition pour cette marque d’être sur le podium français dans quelques années. Nous distribuons Sunn à la fois chez Intersport mais aussi chez des détaillants spécialisés. Puis, le deuxième segment c’est le vélo électrique, bien évidemment, tout type de distribution confondu où nous livrons également les grandes surfaces alimentaires, des concurrents d’Intersport et de nouveaux acteurs : des villes, des collectivités, etc.”
MFC : une histoire qui commence avec la marque Gitane »
“MFC, Manufacture française du cycle, c’est un nom assez récent mais une entreprise très ancienne puisqu’elle a été créée en 1925 par un certain M. Marcel Brunelière surnommé « le Gitan » qui a fondé la marque Gitane en 1930 à Machecoul dans la ville où nous sommes encore aujourd’hui presque 100 ans après. Cette entreprise a connu des hauts et des bas, et différentes histoires. Elle a été connue dans les années 70 comme premier exportateur de cycle français. Elle a été rachetée en 1976 par Renault, puis revendue et nationalisée dans les années 80, puis elle a appartenu à différentes personnes. Après avoir déposé le bilan en 2012, elle fut rachetée à la barre du tribunal par la coopérative de commerçants Intersport.”