Interview de François Otmesguine, Gérant d’Europe Composite & Technologies

Europe Composite & Technologies (ECT) est une PME spécialisée dans la fabrication de pièces en composites et adhérente au Pôle EMC2 depuis 2013. Son dirigeant, François Otmesguine témoigne sur l’activité de son entreprise et de son intérêt pour le Pôle EMC2.
Cette PME, certifiée ISO 9001 et implantée en Rhône-Alpes et Bretagne, compte 45 personnes. Fabricant sous marque propre et sous-traitant, l’entreprise produit des pièces pour les secteurs de l’agriculture, du ferroviaire, du transport, du loisir et réalise du capotage industriel. Dotée d’un bureau d’études, elle offre également à ses clients de nombreux services (co-conception, vérification de la conception, intégration de fonctions, réparation de pièces, chantiers d’installation).
ECT : technicité, savoir-faire et ambition autour du composite
François Otmesguine, dirigeant depuis une vingtaine d’année
« Je suis aujourd’hui gérant et actionnaire majoritaire de l’entreprise et dispose de 95% de son capital.
Concernant mon parcours je suis ingénieur agronome de formation, j’ai travaillé pendant longtemps dans le domaine agricole et l’agroéquipement. Il y a une vingtaine d’années j’ai souhaité devenir entrepreneur. J’ai repris un groupe qui était entre autres dans le domaine des composites, et c’est la société que je continue à animer aujourd’hui. »

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Le composite au service de différentes activités
Implantée en Rhône-Alpes et en Bretagne, ECT compte 45 personnes avec un chiffre d’affaires de 3,6 millions d’euros en 2019. Spécialisée dans la fabrication de pièces en composite, l’entreprise a plusieurs activités pour différents types de clients.
« Nous fabriquons des produits sous notre marque propre dans le secteur des cuves, des citernes et des silos de stockage, de petites dimensions (jusqu’à 35-40 m³) destinés à l’agriculture, à l’élevage et à l’industrie. Nous avons repris récemment une nouvelle activité, toujours sous marque propre, qui est la réalisation de structures aquatiques, comme des toboggans pour des collectivités territoriales (municipalités, communautés de communes) ou des centres aquatiques. Demain, nous avons l’ambition de nous intéresser à l’hôtellerie de plein-air, au camping de luxe, au secteur privé.
Notre entreprise travaille aussi en sous-traitance et fabrique des pièces en composite pour des donneurs d’ordres industriels et des intégrateurs dans le domaine du transport routier et dans le ferroviaire. Nous réalisons aussi du capotage industriel au sens large pour de nombreux secteurs : robotique, machines-outils, Défense et autres. Pour ce qui concerne le secteur de la Défense, nos produits sont destinés, en général, à des utilisations militaires ; pour le secteur du transport, routier et ferroviaire, nous fournissons des fabricants de matériels, mais aussi des exploitants, SNCF par exemple pour laquelle nous sommes prestataires de rang 1. Nos pièces sont fabriquées en polyester renforcé verre, en vinylester, en époxy renforcé carbone, aramide, et autres.
Europe Composite & Technologies propose également des services à ses clients : nous faisons par exemple autant que possible de la co-conception et de la vérification de conception pour leur compte. L’entreprise est dotée d’un bureau d’études travaillant sous SolidWorks et dispose de machines à commande numérique et de logiciels de CFAO. »
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La production de petites séries : un coût de revient à gérer
« L’ambition de l’entreprise est de fournir des produits de qualité, et nous sommes certifiés ISO 9001. Nous vendons des pièces de petite série (prototypes, quelques unités à quelques centaines de pièces par an), qui nécessitent un vrai savoir-faire, une haute technicité, mais en revanche qui sont très peu mécanisables, peu industrialisables et sur lesquelles les gains en termes de coûts et de prix de revient sont compliqués à maîtriser. Les « effets de série » existent donc peu et il nous est difficile d’avoir une démarche industrielle classique, compte tenu de la faiblesse des volumes. Nous ne sommes pas sur des séries analogues à l’injection plastique.
Notre problématique majeure est donc le coût de la main-d’œuvre, car pour nous elle pèse entre 30 et 40% du compte d’exploitation alors que pour un injecteur plastique elle peut peser autour de 12%. Nous devons donc nous démarquer de nos concurrents, dont les plus difficiles sont ceux de pays “Low Cost ”. »

Un partenariat stratégique avec un Pôle de Compétitivité
« Ce dont souffrent surtout les PME en France c’est de la difficulté à valoriser leur savoir-faire, leur main-d’œuvre, leur structure. Une partie de notre stratégie consiste donc à rechercher et à intégrer de la valeur ajoutée dans nos prestations, qu’il s’agisse de produits ou de services. Il faut que l’on se différencie de nos concurrents, étrangers en particulier, qui vendraient les mêmes prestations avec les mêmes certifications.
Dans ce contexte : comment faire pour mettre de la valeur ajoutée dans une pièce ? Grâce à la R&D, grâce à l’innovation, que ce soit pour des produits qui nous sont propres ou pour des produits de sous-traitance. Et c’est là qu’intervient EMC2. »
La Recherche & Développement : une réelle valeur ajoutée
« J’attendais du Pôle EMC2 d’intégrer des projets de recherches que nous n’aurions pas été capables de porter ou de conduire seuls, et qui soient porteurs d’avenir, nous permettant de développer à la fois nos process et notre technologie, et peut-être demain de créer de nouveaux produits propres. L’idée demeure de nous différencier de nos concurrents étrangers qui sont pour moi nos concurrents les plus difficiles. Nos vrais concurrents ne sont pas les Français qui ont globalement les mêmes structures et les mêmes charges que nous.
En 2016 ou 2017, nous avons eu la chance de pouvoir intégrer le projet « STARCOM » qui a été labellisé par EMC2 et par le Pôle Images et Réseaux. C’est un projet d’intégration et de miniaturisation d’antennes pour diverses gammes de fréquences, dans nos produits composites. Ce projet vise à fonctionnaliser un peu plus encore certains produits composites que l’on peut être amené à fabriquer en leur donnant une fonction radiofréquence, en émission-réception. Aujourd’hui on ambitionne de devenir un fabricant d’antennes, une fois le projet terminé. »

Un réseau riche de potentiels partenaires
« La deuxième raison pour laquelle nous avons adhéré au Pôle EMC2, c’est l’intégration dans un réseau et la possibilité d’échanger sur des problématiques industrielles qui peuvent nous être spécifiques, mais sont souvent communes à de nombreuses PME. Ces échanges sont d’autant plus fructueux du fait de la compétence du Pôle (compétences matériaux, compétences process en particulier dans les matières composites). Plus largement, c’est donc la possibilité de pouvoir échanger avec des industriels qui ne sont pas forcément dans le même métier qu’ECT mais avec des structures de toute dimension, qu’ils aient les mêmes problématiques que nous ou non. Dans le même ordre d’idées, ces entreprises rencontrées peuvent également devenir des clients. »
Un relai de communication efficace
« La participation à des événements, avec ou en relation avec EMC2, nous permet de communiquer sur notre activité. Aujourd’hui nous communiquons extrêmement peu, hormis par le biais de notre site Internet et par le biais de participation à des salons ou des événements spécialisés. Il est clair que nous tentons de bénéficier de l’image du Pôle au niveau de ses événements, je pense notamment aux Composites Meetings et au JEC.
Être adhérent d’un Pôle de Compétitivité véhicule aussi l’image d’un positionnement qualitatif, de technicité, de compétences et de sérieux. »
Compétence et proximité d’une équipe au service des industriels
« Ce que j’apprécie beaucoup au Pôle EMC2 c’est que ce n’est pas un fonctionnement administratif, il y a une vraie proximité, une vraie volonté de compréhension de l’activité des entreprises, en particulier des PME. En d’autres termes, leurs équipes savent s’adapter aux PME qui ont parfois des difficultés à fournir un certain nombre d’éléments parce qu’elles n’ont pas de structures formalisées dédiées pour le faire (département juridique, département RH, etc.).
Un autre point que j’apprécie aussi, c’est le relationnel et l’implication des équipes qui sont des éléments très importants.
Enfin, un autre élément crucial est la compétence. Il y a une vraie compétence technique, notamment dans les matériaux. C’est appréciable de pouvoir travailler avec des personnes dont la compétence est la même que la nôtre, voire supérieure. Ça facilite grandement la compréhension mutuelle ! »